Saint Gingurien était un frère convers du monastère chargé des ruches. Contemporain de saint Félix, il mourut un 28 septembre. Il fut, selon la tradition locale, inhumé dans la chapelle de l'abside du monastère.

Un pierre moderne a été placée dans cette chapelle par le recteur en 1865 porte ces simples mots : S. Gingurianus, monachus istus loci.

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Dom Gui-Alexis Lobineau dans sa " vies des saints de Bretagne et des personnes d'une éminente piété qui ont vécu dans la même province ..." nous raconte la fin de la vie de Gingurien au monastère de Rhuys.

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Gingurien avoit foin des ruches , & avoit toûjours vêcu dans l’innocence & la simplicité. Aïyant connu par infpiration la fin de fa vie , il vint au Chapitre fe profterner devant l’Abbé Felix & devant toute la communauté , & demander pardon de fes fautes. On n’en avoit aucunes à lui pardonner que de l’efpece de celles qui fe commettent involontairement ; cependant , pour fatisfaire fon humilité , chacun lui déclara qu’il lui remettoit tout de bon cœur. Gingurien leur dit , qque fa coufe étoit déformais finie , qu’il les prioit de le recommander à Dieu , & de lui donner l’onction Sainte qui s’accorde aux mourans. On s’étonna de fa demande , vû qu’il ne paroifloit point malade ; mais il fit inftance pour recevoir ce Sacrement , pendant qu’il avoit encore l’ufase de la parole. A la fortie du Chapitre , il apporta tous les instruments de l’office dont il avoit été chargé , & les mettant aux pieds de Felix , il lui dit : " Monfeigneur , voilà les outils de mon emploi , vous pouvez deformais les confier à quelque autre des freres." Enfuite il affifta à la Meffe , & s’aprochant de l’Autel , après la paix , il reçut la fainte communion de la main du Prêtre ; après quoi , joignant les lains fur la poitrine , il fe laffa aller tout de fon long contre le degré de l’Autel. On l’emmena à la maifon des infirmes , où , la fa prière , on lui donna l’extrême-onction. Depuis ce jour , comme il avoit prédit , il fut attaqué de paralyfie , & demeura couché toute une année fur le lit , fans fe pouvoir tourner fur le côté , ni même porter la main à fa bouche. Averti du jour de fa mort , après cette année expirée , il appela un Religieux , le pria de rendre graces pour lui à la communauté de tous les bons fervices qu’on avoit bien voulu lui rendre pendant la maladie , & d’avertir fes confrères de mettre toûjopurs en Dieu feul toute la confiance& toute la joïe. Il demanda la finte communion , qui lui fut apportée , & mourut le foir du 28 de Septembre.

 

* Les frères convers sont les membres des ordres religieux catholiques chargés principalement des travaux manuels et des affaires séculières d'un monastère. Ils forment une catégorie séparée des moines du chœur, souvent plus instruits, qui se consacrent principalement à la reproduction des parchemins, à la prière et à l'étude.

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Sources :

• Églises et chapelles du pays de Rhuys par Raphaël Valéry

• Les vies des saints de Bretagne et des personnes d'une éminente piété qui ont vécu dans la même province , avec une addition à l'Histoire de Bretagne, par Dom Gui-Alexis Lobineau,... édition de 1725

 

Crédit photographique : Anne Lefeuvre

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