Vincent Ferrier est né à Valence en Espagne en janvier 1350. À l'âge de sept ans, il fut tonsuré pour le service de l'Église, comme c'était l'usage de ce temps.

 

Il rentre à 17 ans dans l'ordre des Frères prêcheurs où il poursuit ses études jusqu'en 1378, date à laquelle il reçoit la prêtrise et commence la phase active de son existence : professorat, prédication et politique.

 

Un pape vient d'être élu à Rome sous le nom d'Urbain VI. Les cardinaux prétendent avoir cédé à la pression populaire et certains d'entre eux réunis en Avignon vont élire Clément VII. Vincent Ferrier se prononce pour

Clément VII et entraine dans son sillage le roi d'Aragon et de Castille. À la mort de Clément VII, c'est Pierre de Luna, compatriote et ami de

Vincent Ferrier, qui devient pape sous le nom de Benoît XIII et l'appelle près de lui en Avignon. Vincent Ferrier essaye d'obtenir la démission des deux papes au bénéfice d'un unique. Il faudra attendre 1409 pour qu'un troisième soit élu. Le concile de Constance en 1414 met fin au schisme. Benoît XIII, isolé, ne pourra empêcher la restauration de l'unité en1417.

 

Après avoir été le conseiller et le confesseur du pape Benoît XIII,

Vincent Ferrier tombe malade et le Christ, escorté de saint Dominique et de saint François, lui apparaît en songe. Il reçoit la mission d'aller prêcher par le monde et se relève guéri. Il est investi par le pape de pouvoirs extraordinaires et de la charge de "plénipotentiaire du Seigneur". Il approche alors de la cinquantaine et part vers son destin.

 

Vingt ans durant, il ne connaît ni trêve ni repos. Il parcourt à pied d’abord, puis monté sur une bourrique, l'Espagne, l'Italie et la France. Il essaie de rencontrer juifs et musulmans. Il défend avec ferveur le dogme de l'Incarnation. Sa renommée, son éloquence, sa vertu et son pouvoir de thaumaturge ébranlent l'Europe.

 

Il passe ses dernières années en France où la situation est désastreuse : déclin des anciens monastères alors que les nouveaux ordres ne sont pas encore installés. Après être passé à Albi, Lyon, Bourges et Angers, il arrive à Vannes le dimanche des Rameaux 1418 pour y prêcher le carême. Il va ensuite à Rennes, Caen, Bayeux, Coutance et Avranches et retourne en Bretagne à Dinan, Lamballe, Moncontour, Saint-Brieuc, Tréguier, Josselin, Ploërmel, Redon et Guérande puis une nouvelle fois à Vannes pour y prêcher le carême. Fatigué et malade, il meurt à Vannes le vendredi saint 5 avril 1419.

 

Le tombeau de Vincent Ferrier se trouve dans la chapelle du Saint Sacrement de la cathédrale de Vannes. Le pape Calixte III canonisa Saint Vincent Ferrier le 29 juin 1455.